Transport et logistique : comment limiter les accidents et les maladies professionnelles ?
Transport et logistique : un secteur plus accidentogène que les autres
L’activité transport et logistique est particulièrement concurrentielle, avec la mise en compétition d’acteurs à l’échelle mondiale. Il en résulte, pour satisfaire les clients, une pression très forte à tous les échelons de la supply chain, parfois au détriment de la santé des salariés du secteur, soumis à des cadences de travail très intenses.
En plus d’être très physique, cette activité suppose bien souvent la manipulation de charges lourdes et la conduite d’engins qui peuvent s’avérer dangereux et qui nécessitent un savoir-faire spécifique. Ces facteurs expliquent que lorsqu’un accident de travail survient dans le secteur du transport et logistique, il est souvent plus grave que par exemple dans le secteur tertiaire. Pour les mêmes raisons, les accidents y sont plus fréquents que pour les autres secteurs. De plus, les salariés sont souvent amenés à travailler chez des fournisseurs ou des clients : cette diversité de situations multiplie d’autant les risques d’accidents pour l’employé et les difficultés de prévention pour l’employeur.
La maîtrise des risques est d’autant plus compliquée que le transporteur peut être amené à livrer dans plusieurs entrepôts, ayant chacun ses propres particularités : consignes de sécurité, circulation, équipements de manutention...
Face aux risques d’accidents de travail, quels sont les enjeux pour les entreprises du secteur transport et logistique ?
Comme tout employeur, l’entreprise de transport et logistique est tenue à une obligation de résultat concernant la sécurité de ses employés au travail. C’est-à-dire qu’en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, sa responsabilité est engagée et elle devra démontrer qu’elle a tout mis en œuvre pour respecter son obligation de sécurité.
Dans le cas contraire, le salarié peut rechercher la responsabilité de son employeur en « faute inexcusable » avec des conséquences financières non négligeables. En cas de condamnation, l’employeur peut être amené à verser à son employé une rente complémentaire à celle versée par la Sécurité sociale , qui pourrait être prise en charge par son assureur si la garantie a été souscrite. Les conséquences financières peuvent être encore plus lourdes pour l’entreprise.
Un accident du travail ou une maladie professionnelle a un impact sur les statistiques de sinistralité de l’entreprise, et donc sur les futures cotisations de ses contrats d’assurance , mais également dans le calcul annuel de ses cotisations sociales.
Sans oublier que si l’accident du travail a provoqué une perte de marchandises - par exemple un chargement qui tombe sur un manutentionnaire au moment de le décharger du camion - l’entreprise devra indemniser son client et potentiellement voir sa relation avec lui se dégrader.
Lorsque la responsabilité de l’employeur est engagée, un accident du travail ou une maladie professionnelle ont des conséquences sur l’employé mais aussi sur l’entreprise à de multiples niveaux, avec des pertes financières qui s’ajoutent les unes aux autres.
Légende : Source : Assurance Maladie, Infographie Transport routier de marchandises, messagerie, fret et déménagement - mars 2022
Quelles actions de prévention mettre en place pour prévenir le risque d’accidents de travail et maladies professionnelles chez les salariés des secteurs transport et logistique ?
Le risque zéro n’existe pas, mais les entreprises du transport et de la logistique doivent se prémunir autant que possible par des actions de prévention :
- Un audit complet de risques propres à l’entreprise et à son activité ;
- La mise en place d’un plan de prévention des risques ;
- La rédaction d’un document unique d’évaluation des risques (DUER), c’est une obligation légale ;
- La formation des salariés aux gestes et postures est essentielle pour se mettre en sécurité ;
- Des actions régulières de formation aux risques professionnels, au fur et à mesure des évolutions de poste des salariés – par exemple selon qu’il transporte des produits frais ou des produits sensibles au vol, les réflexes à avoir ne sont pas les mêmes.
- Des rappels, sous différentes formes, des bons gestes et les bonnes postures à avoir (par exemple des affiches dans l’entrepôt ou des « causeries » avec le responsable).
La réflexion doit être permanente, et la survenue d’un accident doit amener l’employeur à initier un retour d’expérience pour voir ce qu’il peut mettre en place pour éviter que la même situation ne se reproduise.
Légende : Source : Assurance Maladie, Infographie Transport routier de marchandises, messagerie, fret et déménagement - mars 2022