Vol de marchandises : un phénomène qui ne cesse de s’amplifier
Chaque année, les vols de marchandises s’intensifient
Foie gras, champagne, jouets pour enfants, produits high tech… de nombreuses marchandises circulent en masse et c'est encore plus vrai à l’approche du Black Friday et des fêtes de Noël. Ces marchandises attisent la convoitise des réseaux de vol de fret. La France, qui est le plus important pays de transit européen, est particulièrement touchée par ces réseaux organisés dans le vol de marchandises.
Bien que le vol de marchandises soit une problématique régulière, il existe une vraie saisonnalité pour ce type de sinistres qui touche toute la chaîne logistique, des chargeurs aux transporteurs. Nous sensibilisons nos clients encore plus fortement sur le dernier trimestre de l’année pour qu’ils prennent davantage de précautions et vérifient que les éventuelles conditions de garanties exigées par leurs polices d’assurance sont bien mises en œuvre.
Une protection différente contre les vols selon les marchandises transportées
Les compagnies d’assurances identifient certaines marchandises comme sensibles au vol. C’est le cas par exemple pour l’alcool, les produits high-tech, les parfums et cosmétiques ou encore le tabac. Pour ces produits, des clauses peuvent être intégrées au contrat d’assurance Marchandises transportées. Elles imposent aux chargeurs de respecter différentes conditions pour que le sinistre vol puisse être pris en charge : emballage des marchandises avec un film opaque, bande de garantie, installation d’un traceur GPS dans les colis, etc.
Outre ces clauses très précises, les garanties d'assurance Marchandises transportées sont parfois réduites et il convient de vérifier que les montants couverts soient suffisamment importants par rapport à la valeur de la marchandise qui pourrait être volée.
« Nous aidons nos clients à prendre toutes les mesures de prévention pour éviter les vols de marchandises, dont celles recommandées par l’assureur pour garantir une prise en charge du sinistre. Cependant si certaines clauses nécessitent des investissements trop importants pour l’entreprise et viendraient remettre en cause sa rentabilité, nous négocions avec l’assureur pour trouver un compromis et garantir une prise en charge maximale du sinistre ».
Il est également impératif de travailler main dans la main avec les transporteurs pour que chaque partie prenante prévienne le risque de vol des marchandises et soit encore plus vigilante sur les périodes sensibles.
Le transport routier et les entrepôts, principales cibles pour les vols de marchandises
Bien que la crise sanitaire ait engendré un phénomène de sur-stockage temporaire sur les zones portuaires ou les zones aéroportuaires, avec un contexte propice à la recrudescence des vols, le fret routier reste la principale cible des réseaux de vols. En effet, les arrêts fréquents et l’accès plus facile aux camions exposent davantage ce moyen de transport au vol de marchandises. En 2020, cette tendance avait légèrement fléchi au profit des vols dans les entrepôts.
Une étude de l’assureur TT Club et de l’Institut britannique BSI (British Standards Institution) révèle que 48% des vols de marchandises en Europe ont eu lieu en entrepôts ou sur les sites de production en 2020 contre 18 % en 2019. Les vols sur les parkings et les aires de repos, qui représentaient 54 % des délits en 2019, n’étaient plus que de 19 % en 2020.
Ces chiffres sont cependant à mettre en perspective avec le contexte sanitaire ayant engendré une baisse des flux mais surtout une très forte accumulation des marchandises stockées dans les entrepôts, particulièrement au premier semestre 2020 consécutivement au premier confinement.
Chiffres clés sur le vol de marchandises dans le monde en 2020
« Nous comptons parmi nos clients de nombreux transporteurs. Nous veillons à analyser finement les clauses de leur contrat d’assurance et notamment la clause syndicale vol pour garantir leur responsabilité en cas de sinistre » précise Paulin Palisse.
La « clause syndicale vol » est une clause conçue par les assureurs pour les contrats d’assurance de transport garantissant la responsabilité des transporteurs. Elle comporte un ensemble de mesures de prévention des vols de marchandises et impose un certain nombre de diligences à l’assuré qui subordonnent la garantie à leur mise en œuvre. Si celles-ci ne sont pas respectées, l’assureur peut dénier sa garantie en invoquant le non-respect des obligations imposées à l’assuré.
La première version de la « clause syndicale vol » remonte à 1977, preuve de la récurrence de cette problématique.
Pour limiter le risque de non-indemnisation, il peut être prévu une réduction de la prise en charge – appelée « découvert » - dont l’importance est déterminée proportionnellement aux moyens de sécurité mis en place par le transporteur.